Bonsoir à tous,
Il y a des voitures annoncées par les fabricants et pour lesquelles on se dit qu'elles sont a priori assez réussies, bien conçues, et promettent même de faire belle figure sur nos pistes ... mais on se dit aussi que l'on ne va pas craquer, que ce n'est pas exactement le thème que l'on poursuit, que notre wish list est déjà bien remplie, et toutes les autres excuses que l'on sait construire
Et puis on craque quand même en la voyant quand elle arrive dans le magasin où on est allé faire un tour avec son fils
C'était le cas de l'Alfa 155 DTM de Slot.It il y a quelques années, et c'est le cas de la Maserati MC GT3. Comme ça vous êtes au courant
Il faut dire que cette Maserati GT3 est une voiture intrigante à bien des égards.
Prenons d'abord la version à l'échelle 1. Maserati a été une marque sportive bien présente sur les circuits dans les années cinquante et soixante, en Formule 1 aussi bien qu'en endurance, puis s'est faite nettement plus discrète ...
Jusqu'à ce que son propriétaire turinois ne décide de relancer solidement la marque au début des années 2000. Et comment fait-on pour reconstruire une marque en accentuant son côté sportif? Eh bien on dépense un peu (beaucoup ...) d'argent pour enrichir son palmarès sportif, tout simplement (si on peut dire ...).
Décision est donc prise de réaliser la MC12 et de la faire courir (principalement) en FIA-GT à partir de 2004. C'est d'autant plus facile pour le groupe Fiat de s'engager dans cette voie que miser sur Maserati ne fera pas (trop) d'ombre à Ferrari, qui a reçu des succès en FIA-GT sur un plateau et sans dépenser beaucoup d'argent, grâce aux privés qui ont développé et fait triompher la Ferrari 550 GT (Rafanelli, Prodrive).
Par ailleurs, la Ferrari Enzo est disponible pour servir de base et réaliser cette MC12.
Il n'en fallait pas plus pour que Maserati effectue donc un retour remarqué à la compétition en 2004 (avec une certaine écurie AF Corse, encore peu connue à l'époque), puis avec différentes équipes dès 2005, et on assiste alors à une véritable moisson de succès pendant 5 années consécutives, avec notamment le mémorable Vitaphone Racing Team de Michael Bartels, et avec des pilotes de la trempe d'Andrea Bertolini, d'Éric van de Poele, de Pedro Lamy et consorts.
Et puis le GT2 s'impose comme catégorie dominante pour le FIA-GT, avec Ferrari qui s'y implique, et puis le GT3 s'invite dès 2010 jusqu'à monopoliser les grilles de départ du FIA-GT - devenu Blancpain GT Series - juste après.
C'est dans ce contexte-là qu'une petite structure dénommée Swiss Team demande la permission à Maserati de développer une version GT3 de la Granturismo. Maserati donne son accord et une voiture prend la piste à quelques reprises en 2012, en remportant même une victoire à Vallelunga en GT Sprint Italien.
Reste à homologuer la voiture en FIA GT3, ce qui se fera début 2013, avec de nouveaux essais, notamment sur cette même piste de Vallelunga, comme on peut le voir sur cette très belle vidéo:
La suite sera moins fructueuse puisque la voiture ne participera plus que très épisodiquement à des épreuves diverses, y compris l'une ou l'autre course de côte ...
Cette courte histoire montre bien à quel point il est difficile pour des petites structures de développer une voiture de compétition tant que l'engagement du constructeur reste limité. Et LittleTom me disait ce soir que cela fait diablement penser à ce qu'une autre équipe suisse, Emil Frey, a réalisé ces dernières années avec la Jaguar XK en GT3, démarrant le développement en 2011 et n'obtenant des résultats significatifs qu'en 2017 ...