La récente révélation de la nouvelle livrée du proto d'IDEC (voir par exemple ici- IDEC) m'a fait penser que je n'avais encore rien publié sur ma récente réalisation des Matra MS620.
Certains d'entre vous savent que j'ai l'objectif (bientôt atteint ! Mais chut… ) de réaliser au slot 1/32 le plateau des 24H du Mans 1966 auxquelles ont participé les MS620.
Mais tout d'abord un peu d'histoire… (source : newsdanciennes ).
En plus de la F1, Matra vise aussi les 24h du Mans car c'est alors l'épreuve reine du sport automobile. La Matra MS620 doit donc marquer les débuts de Matra en endurance. Et elle est prête rapidement puisque la décision de la construire ne date que de la fin 1965. Pourtant l'auto est déjà prête pour les journées test des 24h du Mans 1966.
La motorisation est confiée à un moteur BRM. Certes on s'est d'abord tourné vers Ford mais le 2 litres n'a pu se retrouver sous le capot. C'est donc le moteur anglais de 1,9L, dérivé du 1,5L qui a permis à Hill d'être champion du monde de F1 en 1962 qui se loge sous le capot fermé de la MS620… et sur les châssis des monoplaces. Il est doté d'une injection Lucas et relié à une boîte mécanique à 5 rapports d'origine ZF, il développe 230 ch à 9000 tr/min.
Le châssis est dessiné par Bernard Boyer, transfuge de chez Alpine. Il est tubulaire et place le moteur en position centrale arrière. Triangles superposés à l'avant, triangle et jambe de poussée à l'arrière. Du classique et performant.
Pour la carrosserie on vise la finesse. L'endurance est loin de chercher l'appui, surtout avec les Hunaudières qui sont un vrai point au cahier des charges des différents constructeurs. Seulement il faut aussi que l'auto ressemble à la 530 et Nochet, directeur du style « production » va avoir son mot à dire. La carrosserie sera confiée à Pichon-Parat, spécialiste de l'alu mais qui formera aussi les équipes de Matra. Par contre la déception est réelle : si le Cx de 0,23 est bon, le poids de 820 kg est environ 170 kg au dessus de l'objectif !
Avant les journées test, la Matra MS620 est allé rouler sur l'aérodrome. Ensuite, alors que la voiture est encore en apprêt elle signe des performances encourageantes, malgré des problèmes de jeunesse, lors de la journée test du Mans. Surtout elle est devant les Alpine !
Avant les 24h du Mans, la voiture est engagée en Championnat du Monde des Voitures de Sport aux 1000 km de Monza avec Servoz-Gavin et Jaussaud (qui terminent mais pas classés) puis aux 1000 km de Spa mais la voiture ne voit pas l'arrivée. Du coup c'est une équipe avec peu d'expérience qui arrive au Mans.
Aux 24h du Mans, 3 voitures sont engagées. Trois nouveaux châssis, il faut le préciser ! Les trois voitures présentent des pochoirs à l'avant droit pour facilement les reconnaître. On retrouvera la n°41 (pochoir jaune) de Servoz-Gavin – Beltoise, la n°42 (pochoir rouge) de Schlesser – Rees et la n°43 (pochoir vert) de Jaussaud / Pescarolo. C'est la 41 qui ira le plus loin : 112 tours avant de casser sa boîte de vitesse. La 42 en couvre 100 avant d'avoir un accident et la 43 tourne 38 tours avant une casse moteur.
La saison continuera avec Beltoise qui sera engagé à Charade, hors championnat et qui finira seulement la course, avant de gagner à Magny-Cours. toujours hors championnat, Servoz-Gavin va prendre la seconde place lors de la Coupe de Paris. Enfin aux 1000 km de Paris, deux voitures sont engagées, mais là encore aucune ne voit l'arrivée.
La dernière apparition de la MS 620 se fera aux journées test des 24h du Mans 1967 où la voiture prendra la 8e place. Elle est remplacée juste après par la MS 630 qui gardera dans un premier temps le V8 BRM avant d'évoluer.