Le tube de l'été en Léthonie

Depuis plusieurs mois certains me demandent un tuto sur les châssis laiton un peu comme ceux que j'ai pu faire ailleurs.

J'avais répondu que serait avec plaisir et qu'il sera au 1/32 s'ils le le désirent. Mais suite à mon déménagement tout le matériel étant encore en carton c'était assez difficile mais en plus ce n'est pas ma priorité.

Mais il y en a qui insistent.

C'est vrai que je n'aime pas faire des doublons mais c'est vrai aussi, le net est ainsi fait, qu'il n'est pas toujours si facile de trouver des infos sur d'autres forums. Parce que tous les forums n'ont pas toujours le même fonctionnement et aussi parce qu'il faut y passer beaucoup de temps en recherche. Et puis passer d'un forum à l'autre quand on a ses habitudes, on hésite et ailleurs on est pas chez soi.

Ne pouvant donc construire un nouveau châssis, j'ai décidé de reproduire ici un tuto parut ailleurs pour tenter de satisfaire les demandes.
Les châssis tubulaires existent depuis l'origine du slot dans les années 50 et à part quelques détails, le principe reste le même, maintenir ensemble les quelques éléments constituant une auto de slot. Alors reprendre un tuto même un peu ancien n'est pas vraiment important.

Je vais tenter de ne pas aller trop vite pour vous laisser placer des commentaires ou poser des questions même si ce sont souvent les mêmes qui reviennent.

Donc retour en 2009. Cette année là, juste avant les vacances et ce sera le tube de l'été, le club de Maurepas organise une petite course.

Une petite endurance de 6 heures avec un règlement on ne peut plus simple :
- Les autos doivent être au 1/24,
- Châssis tubulaire obligatoire, ou bien de construction d'époque vintage ou artisanale récente,
- Moteur d'époque Mabuchi 16D, 26D, 36D ou autres, pour les moteurs modernes seuls les Bülher ou Igarashi 5 pôles sont acceptés,
- Carrosserie thermo obligatoire, Sport-Proto Le Mans 65 à 70,
- Pneus mousse obligatoires,
- Tout le reste est libre.

Pour cette course, j'avais construit pour mon équipe un tubulaire tout neuf après avoir hésité longtemps à utiliser un châssis d'époque. Sur une longue course de 6hrs, il y a quand même des risques de détruire un châssis vintage j'avais donc écarté cette possibilité.

J'ai fait un tuto sur ce châssis qui porte le N°109 (1° / 2009) mais ce n'est pas celui que je vais reproduire ici. Plus tard si le sujet vous intéresse, suffira de demander.
Le châssis de mon équipe est donc terminé et prêt une quinzaine de jours avant la course.

Pour ce tuto, j'en choisis un autre, beaucoup plus simple et plus facile à construire pour un débutant. Ce châssis est au 24 mais l'adaptation au 32 n'est qu'une question d'empattement et de largeur des voies avant et arrière.

Aller, c'est parti...

Quelques jours avant la course, un soir, je reçois un appel :
"Pépé, une équipe vient de se retirer, une autre s'engage mais ils n'ont pas d'auto. Tu peux nous construire un châssis pour la course en 2 jours ?"

"2 jours ??? Faudrait faire simple alors !!! Bon heuuuuu si vous me fournissez toutes les pièces, moteur, axes, jantes pneus etc, pourquoi pas ?"

Dans quoi je me suis encore fourré ? Ma bonne âme me perdra...
Et le slot aussi

Donc, allez, à l'arrache comme disent certains et c'est parti pour le N° 209 !!!

N'ayant plus le temps pour commander le tube en 1.5mm que j'utilise habituellement, direction le bricotrucmachin du coin où je sais trouver du tube laiton de 2mm. C'est un peu gros pour mon goût et la qualité du laiton n'est pas terrible, trop mou, mais faudra faire avec.
L'équipe s'est procuré une carrosserie de Ferrari P3 MRRC d'occasion en bon état parait il. Ca tombe bien, j'en ai une neuve qui me servira de gabarit pour construire autour. Mais comme je me méfie quand même au cas où l'équipe change d'avis au dernier moment je vais construire le châssis réglable en empattement et il y aura juste un point d'étain à faire au dernier moment avec la coque prévue.

Entre temps les pièces sont arrivées.
Je prépare l'outillage de base, coupe les tubes en petites longueurs et j'ajoute une partie arrière de châssis PLUS pour F1. Le châssis sera donc inline, pas le temps de faire compliqué, et cette pièce va me faire gagner du temps.

Prévue à l'origine pour des Mabuchi 16D ou des cages C, il y a une petite modif à y faire. Le palier du moteur Igarashi est un peu plus gros et les vis de fixation sont dans l'autre sens.

Agrandir le trou avec un alésoir conique pour qu'il reste centré, puis tracer, pointer et percer les trous de fixation :

Et voilà, déjà ça de fait...

à suivre...

Je n'utilise pas toujours un marbre pour les châssis. Dans le cas d'un châssis simple comme celui-ci, ce n'est pas nécessaire. L'équerre vue sur la première photo est suffisante. Ne pas oublier que l’œil est un instrument de très haute précision et qu'un écart de quelques dixièmes de millimètre est parfaite visible.

Comme il y a des trous de fixation à la base du support, je vais m'en servir.
J'y entre un tube de 2mm et le plie directement dedans.

En principe, quand je fais un coude avec un tube, j'y entre un petit bout de CaP (Corde à Piano) de 2/3cm à l'emplacement où je vais couder pour éviter qu'il ne s'écrase d'une part et pour le renforcer car un coude est toujours un point plus faible. Ici pas besoin de renfort à l'intérieur, si le tube s'écrase un peu c'est sans importance, l'arrondi n'est pas porteur.

Alignement :

Même chose du coté opposé, ça se présente bien :

Merci pour ça PP+ vivement la suite

Super ! Encore un tuto intéressant.

Merci pepe_plus

Tube de l'été qui m'enchante.

babe11 a écrit :

Tube de l'été qui m'enchante.

Tiens ? une cigale

J'enleve le moteur puis avec un manche d'outil rond un peu d'appui pour rabattre les tubes au même niveau bas que la partie arrière :

Résultat :

Déjà ça de prêt.

On passe à la soudure des paliers arrière.

J'utilise la position la plus reculée car la couronne touche le palier moteur dans la position avant.

Pour souder des paliers il est impératif d'y laisser un axe pour l'alignement.
Une fois soudés on vérifie que l'axe tourne bien librement sans aucun point dur.
Si ce n'est pas le cas je re-chauffe un coté en faisant tourner l'axe à la main puis je continue à tourner en enlevant le fer jusqu'à la nouvelle prise de l'étain. Puis je fais de même pour l'autre palier. Si ce n'est toujours pas correct, je recommence. Si le 2 paliers sont bien alignés, l'axe doit descendre tout seul par son propre poids et il ne doit y avoir aucun jeu.

Pendant que c'est bien chaud et que les molécules du métal sont dilatées, j'en profite pour les huiler. Ainsi l'huile pénètre dans le bronze en surface.

A ce propos je vais ajouter quelque chose. Les paliers laiton, c'est mieux que ceux en plastique. Mais en mécanique un palier (un coussinet) est toujours constitué de bronze fritté jamais de laiton. Le bronze fritté à un coefficient de frottement beaucoup plus faible et comme c'est un métal poreux, il retient l'huile ce qui n'est pas le cas du laiton, loin de là. De plus le laiton a un coefficient de dilatation important quand il chauffe avec les frottements, il serre sur l'axe, le grippe, et s'use d'autant plus rapidement.

Chouette un tuto de PP+ sur les châssis : d'ores et déjà collector !!!!

Olivier75 a écrit :

Chouette un tuto de PP+ sur les châssis : d'ores et déjà collector !!!!

Olivier t'en fais pas un peu trop ?

Par un hasard extraordinaire, le diamètre des jantes est strictement le même que la hauteur de la cage moteur.
Tant mieux, j'ai ainsi un trépied qui va tenir debout tout seul sans aucun calage pour vérifier l'horizontalité exacte de l'axe arrière pendant la construction :

Avec mon équerre habituelle spéciale slot je vérifie l'alignement des tubes du châssis. Sans outillage particulier, ici une simple équerre, comme dit plus haut l’œil est capable de détecter un défaut de parallélisme d'1/10° de mm !!!
J'utilise des plaques de plomb pour immobiliser les pièces :

Puis je pointe les tubes à l'étain au niveau des coudes. Très rapidement bien sûr pour ne pas chauffer le moteur.

Petite parenthèse : le moteur en lui-même ne craint pas grand chose, ce sont les aimants. Un aimant qui chauffe perd son champ magnétique et il n'est pas certain qu'il le retrouve, c'est fonction du type d'aimant. Ce qui explique aussi qu'en utilisation un moteur qui chauffe (pour diverses raisons, transmission trop serrée, paliers mal alignés, frottement etc) perd du rendement.
La perte de champ magnétique est inversement proportionnelle à la température (loi de Curie).

Nouvelle vérification d'alignement des tubes avant soudure définitive :

Puis positionnement de la carrosserie de P3 MRRC juste pour le plaisir. C'est très très beau...

Impec pp+

du travail de pro ,c'est nickel

@+

mann72 a écrit :

Impec pp+

cricri a écrit :

du travail de pro ,c'est nickel

Merci mann72 et cricri.

Mais arrivé à ce point du tuto, une question se pose.
Parce que, aucune question, aucune curiosité, aucun commentaire...

Donc, de 2 choses l'une,ou bien le sujet n’intéresse personne sur le forum ou bien je suis très très très bon (je me félicite tout seul dans ma Ford intérieure ) et mes explications sont tellement fabuleuses qu'il n'y a rien à ajouter.

Mais j'en doute

On passe aux 2 tubes suivants. Je vais utiliser la technique du châssis tubulaire à 4 tubes parfois appelé cage.

Je renouvelle la même opération que pour les tubes du bas. Les tubes sont placés dans les 2 autres trous de la partie arrière et pliés d'équerre puis un léger arrondi de façon à les écarter de ceux du bas.

J'ai donc bien un exemplaire neuf de la P3 MRRC, voir photo précédente, identique à celle d'occasion récupérée par l'équipe à qui est destiné ce châssis mais comme dit plus haut, je me méfie.
J'i donc dit que ce chassis serait réglable en empattement.
Je prévois de la marge par rapport à la P3 MRRC, + ou - 3cm au total, ce qui permettra d'utiliser ce châssis avec une autre carrosserie plus tard si besoin.

Les tubes supérieures :

Mon équerre très épaisse entre les tubes me permet de régler l'écartement en hauteur, ceux du haut bien sûr alignés sur ceux du bas.
2 plaques de plomb pour maintenir l'ensemble et je soude définitivement les 4 tubes.

Et on obtient ceci :

On se rapproche d'un truc connu...

Moi je dis.... vivement la suite !!!!!
Super boulot! puis comme tu le présente, on a l'impression que c'est un jeu d'enfant..avant d'essayer soit meme!
Juste une petite question, il vient d"ou le support moteur, je n'ai pas bien compris le "châssis PLUS pour F1"...

pepe_plus a écrit :

Mais arrivé à ce point du tuto, une question se pose.
Parce que, aucune question, aucune curiosité, aucun commentaire...

Donc, de 2 choses l'une,ou bien le sujet n’intéresse personne sur le forum ou bien je suis très très très bon (je me félicite tout seul dans ma Ford intérieure ) et mes explications sont tellement fabuleuses qu'il n'y a rien à ajouter.

Mais j'en doute

Mais non PP+, nous on est poli et on te laisse finir ton exposé avant de lever le doigt pour poser la question...
En tout cas, toujours aussi instructif les tutos de PP+

marconet a écrit :

Moi je dis.... vivement la suite !!!!!
Super boulot! puis comme tu le présente, on a l'impression que c'est un jeu d'enfant..avant d'essayer soit meme!
Juste une petite question, il vient d"ou le support moteur, je n'ai pas bien compris le "châssis PLUS pour F1"...

Merci marconet.
Je n'attendais vraiment pas cette question pour tout dire.
La marque PLUS était celle que je produisais dans les années 80 au 1/32.

Le support moteur provient de ce châssis qui était prévu pour les coques de F1 en inline, règlement européen de l'époque :

Eurock a écrit :

Mais non PP+, nous on est poli et on te laisse finir ton exposé avant de lever le doigt pour poser la question...
En tout cas, toujours aussi instructif les tutos de PP+

PP

Va y montre leur comment on fais un châssis

zen33 a écrit :

PP

Va y montre leur comment on fais un châssis

Chris

Et pourquoi tu ne le fais pas toi, hein ? Faignant !!!